Lundi 15 avril, le défenseur de la Juventus, Leonardo Bonucci, publie une photo de son entraînement, avec Blaise Matuidi. Les commentaires sont piquants et tournent autour du thème du racisme. Le 9 avril, les réactions étaient assez similaires lorsque le joueur publia une photo en compagnie d’Alex Sandro. L’image de Bonucci, déjà salie par son aventure d’un an à l’AC Milan, a pris un coup le 2 avril…
Sardegna Arena, mardi 2 avril, Moïse Kean, attaquant italien de la Juventus de Turin, marque face à Cagliari en Serie A. Déjà hué et visé par des cris de singe, il déchaîne la colère de supporters locaux via sa célébration, sobre et digne. L’occasion de parler de racisme et de revenir sur les faits sous l’angle de la communication.
Pas de mauvais geste, pas d’insulte, pas de mot. Juventus Caput Mundi, page Facebook qui suit l’actualité de la Juventus, décrit la célébration du buteur comme ceci : « Le geste de Kean est absolument parfait. PAR-FAIT. Nous l’interprétons comme ceci: « Vous voulez me faire mal mais ça ne fonctionne pas, ça ne m’empêche pas d’être fort. Je n’ai pas peur de vous. » On parle ici d’un gamin de 19 ans, d’origine ivoirienne mais Italien à tous les effets, qui représente un espoir immense pour une nation footballistiquement en crise, le 9 potentiel dont les tifosi de la Nazionale rêvent depuis une décennie. Il entend ces cris horribles et quelle est sa réaction? Bras tendus, sans broncher, devant cette bande de crétins. D’une dignité absolument exceptionnelle, émouvante même. » Line Up Team approuve.
Clémente, la fédération italienne ?
Comme le relaye notamment Eurosport, le rapport des inspecteurs de la fédération italienne explique que les cris racistes ont été entendus après la « provocation » du joueur. Devant la télé, ils étaient pourtant audibles durant une grande partie du match et à fortiori quand la Juventus attaquait vers le but placé sous la tribunes des plus fervents supporters de Cagliari. Les inspecteurs ajoutent notamment que seuls un groupe de 40 à 50 personnes sont mis en cause, un nombre jugé trop petit pour « percevoir la réelle dimension » des faits. Des faits qui ne feront donc visiblement pas bouger les hautes instances du football italien…
Quelques minutes après le but de Kean, Matuidi a demandé à ce que le match soit arrêté. Il l’a été quelques secondes mais est arrivé à son terme. Les réactions du monde du foot ont été nombreuses et rapides.
Bonucci très maladroit
Au-delà des faits liés au match, l’interview d’après match de Bonucci, défenseur de la Juventus, a aussi fait grand bruit. La phrase sortie de son contexte qui a fait le buzz : « Faute partagée, 50/50, entre Moise et les supporters ».
Traité de raciste par une bonne partie des supporters de nombreux clubs ayant suivi, de près ou de loin, cette affaire, le défenseur italien est en tout cas coupable d’une belle erreur de communication. Bêtise ou naïveté ? Il a servi du pain béni à la presse. Les réactions le concernant ont aussi été nombreuses. Le Borussia Dortmund a choisi un ton décalé.
Quand on parle de racisme, il est du devoir de chacun de ne pas éviter le sujet. C’est ce que Bonucci a fait. Il faut éviter les phrases qui, sorties de leur contexte, peuvent faire l’objet d’un bad buzz. Raté. Et surtout, il faut dénoncer de manière claire tout acte raciste. Si on n’est pas prêt à le faire, il faut éviter d’en parler. Si on n’est pas prêt à le faire, il faut se remettre en question.
Jusqu’au lendemain du match à 23 heures, la seule réaction de Bonucci face à ce bad buzz était une photo accompagnée d’un petit texte, en story Instagram, publiée en milieu de journée le mercredi suivant le match. Au milieu des critiques, cette dernière a été peu diffusée.
Il a ensuite clarifié ses propos : « Après 24 heures, je veux clarifier ma pensée. Hier soir, j’ai pris la parole à la fin du match et je me suis exprimé de manière évidemment trop précipitée, ce qui a été mal interprété, sur un sujet pour lequel plusieurs heures ne suffiraient pas et pour lequel nous nous battons depuis des années. Je condamne toutes les formes de racisme et de discrimination. Certaines attitudes sont toujours injustifiables et il ne peut y avoir aucun malentendu à ce sujet. »
Kean : interaction et simplicité
Pas d’interview pour le jeune attaquant mais deux tweets et une publication sur Instagram, ci-dessous, en plus du retweet des réactions de Patrice Evra, Memphis Depay et Raheem Sterling. Sur Insta, c’est sa publication la plus likée et commentée ! Il compte aujourd’hui 1,3 millions d’abonnés sur ce réseau social.
Plus tard sur Twitter, il a également partagé ceci :