Martin Delavallée : l’éloge de la patience

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Courtisé par des clubs élites, le footballeur choisit de rester à Manage, son premier club, jusqu’à 15 ans. Deux ans après avoir rejoint Mouscron, il passe pro et débute en D1B en fin de saison 21-22 ! Quelques semaines plus tard, le club est en faillite. Un ascenseur émotionnel ? Pas vraiment. Martin Delavallée est un jeune homme calme, serein et bien entouré.

Quand on choisit de rester 10 ans dans un club amateur, malgré les sollicitations des clubs professionnels, on imagine qu’il est ensuite difficile de gravir les échelons à grande vitesse. Pour Martin, ça na pas été le cas. Le jeune homme vient de signer à Charleroi après avoir fait ses débuts professionnels à 18 ans. « J’ai débuté le football à Manage à 4 ou 5 ans », nous raconte-t-il. « Puis j’ai aussi commencé la balle pelote. Mouscron a voulu me recruter plusieurs fois, mais je ne me sentais pas prêt à partir là-bas, et je ne voulais pas arrêter la balle pelote. Je me disais que si j’étais bon, que j’avais vraiment les capacités, j’aurai d’autres occasions plus tard. Quand je me suis senti prêt, je suis parti et tout s’est bien passé ensuite. »

« Cette période a été un accélérateur »

Martin Delavallée

A Mouscron, il intègre les U16, puis les U18, malgré une fracture du bras au début de sa première saison. Au cours de sa 2e année au Canonnier, il intègre le noyau A, puis passe officiellement professionnel : « J’ai connu deux internats en deux saisons et ça n’a pas été compliqué de m’adapter. La blessure a été un coup dur, mais je suis resté calme, patient, et je n’ai pas eu de doute par rapport à mon rétablissement. Quand j’ai intégré le noyau A, j’ai énormément appris avec Éric Deleu, l’entraîneur des gardiens. J’ai été bien intégré par les pros, malgré la période Covid, les tests tous les trois jours, … Cette période a été un accélérateur. »

Des débuts prometteurs face à Waasland-Beveren

Le contrat professionnel, Martin le voyait comme un bonus, avant de le signer : « J’étais dans le noyau, donc ça n’a pas été une vraie surprise de le recevoir. J’étais serein sur le fait de poursuivre mon évolution, avec ou sans. Devenir pro, c’était dans ma tête même quand je décidais de rester à Manage, comme pour tout jeune joueur qui aime le foot. Donc bien sûr, c’était une fierté et ça m’a confirmé que j’avais les qualités pour atteindre cet objectif. » En tant que 3e gardien du noyau, il a passé 4 matchs sur le banc et a profité de la blessure de Mandanda, le 17 avril, pour entrer en jeu face à Waasland-Beveren : « Je n’ai pas ressenti de stress particulier, même si c’était bizarre de rentrer en cours de match, c’est rare. Mon entraîneur m’a rassuré, il m’a dit que je n’avais pas de pression. Sur le terrain, j’ai senti une adrénaline différente, mais j’étais concentré. J’ai rapidement fait un bel arrêt en un contre un et mon match était lancé. Ça s’est bien passé. » Simplement.

Cette année, le gardien de but a aussi obtenu son diplôme : « Je n’ai jamais eu de souci au niveau scolaire, mais cette année a été plus compliquée. En étant pro, j’ai bénéficié du statut espoir-élite, qui m’a permis d’être dispensé de la troisième langue et d’avoir des horaires adaptés. Pour résumer, j’allais à l’école de 8 à 10h, puis je partais à l’entraînement. La plupart du temps, je repartais à l’école l’après-midi, mais j’ai parfois manqué les cours à cause d’entraînements l’après-midi. En tout, j’ai accumulé 130 demi-jours d’absence et ça n’a pas été simple de rattraper mon retard. Mais dès que la saison s’est terminée, j’ai beaucoup travaillé et j’ai réussi mes examens. »

« J’ai réfléchi à toutes les propositions, mais ma priorité a tout de suite été Charleroi »

Martin Delavallée

Quelques semaines après ses débuts professionnels, Mouscron est déclaré en faillite. Le jeune professionnel allait-t-il facilement retrouver un challenge à la hauteur de ses envies ? « C’était une période difficile, on espérait quand même qu’il puisse se passer quelque chose de positif pour le club, mais ça n’a pas été le cas. De mon côté, j’ai vite été rassuré, parce que j’ai eu des opportunités. J’ai rapidement donné ma priorité à Charleroi, mais j’ai eu le temps de réfléchir et d’analyser toutes les propositions avec mon agent. Le projet du club est intéressant, et la place que je vais y avoir l’est aussi. »

A Charleroi, il fera partie des deux gardiens du noyau U23 qui participera au championnat de Nationale 1 (3e division). Il jouera un match sur deux en U23 et sera sur le banc de l’équipe première la deuxième semaine. Il va donc accumuler du temps de jeu chez les adultes et rester dans un noyau professionnel, cette fois de D1A. Ses objectifs : « J’aimerais participer à l’Euro U19 avec l’équipe nationale, en fin de saison. Je veux continuer de progresser, notamment grâce aux nombreux matchs que je vais pouvoir jouer. »

Retour en équipe nationale ?

L’équipe nationale, Martin y a goûté en première partie de saison, en étant appelé avec les U18 : « J’ai été sélectionné deux fois, en septembre et octobre. Lors du second rassemblement, j’ai pu débuter la rencontre contre la République Tchèque. C’était un match tranquille, je n’ai pas eu beaucoup de travail. C’était une fierté, une surprise, une autre récompense des efforts fournis jusqu’ici. »

Le jeune homme s’apprête donc à vivre sa première saison en étant 100% concentré sur le football, puisqu’il ne va pas poursuivre d’études pour l’instant : « Je voulais avoir ce diplôme, mais je vais maintenant me concentrer sur le football, et on va voir ce qui arrive. Je ne sais pas ce que j’aurais fait comme études si je n’étais pas passé pro. Je ne sais pas non plus comment je vais organiser mes semaines, mon temps libre. Ce sera nouveau. »

On en reparle bientôt ?

Image de Brandon Lattuca

Brandon Lattuca

Cogérant et cofondateur de Line Up Team. Manager communication et stratégie. Les articles de blog me rappellent mon court passé de journaliste !

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